1 décembre 2020. Airparif lance une campagne de mesure inédite des particules ultrafines (PUF) en Île-de-France.
L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait en effet alerté dans ses avis du 28 juin 2018 et du 16 juillet 2019 sur les enjeux sanitaires posés par les PUF (particules comprises entre 1 et 100 nanomètres) et sur la nécessité de surveiller ces particules dans l’air ambiant – bien qu’elles ne fassent pas l’objet, ce jour, d’une obligation de surveillance réglementaire au même titre que les particules PM10 et les particules fines PM2.5.
En 2019, Airparif avait ainsi fait l’acquisition, grâce au soutien financier de la Région Île-de-France, d’un appareil de haute technologie permettant la mesure en continu des PUF, et l’avait intégré à son réseau de surveillance. Depuis fin 2019, le site urbain de fond Paris Centre Les Halles (station de référence) permet de surveiller les variations temporelles des niveaux des particules ultrafines par classes granulométriques, au centre de l’agglomération parisienne. Les particules ultrafines sont mesurées en nombre, contrairement aux particules PM10 et PM2.5 qui sont mesurées en masse.
Le 1er décembre 2020 marque le lancement d’une étude sur 4 ans qui doit permettre de renforcer la surveillance opérationnelle des particules ultrafines (PUF), en appui aux évaluations d’impact sanitaire et aux politiques publiques. Cette étude exploratoire vise à évaluer la variabilité spatiale et temporelle des PUF (niveaux en nombre et classe granulométrique) dans différents environnements : en situation de fond (loin des sources de pollution ; le long du trafic routier ; et à proximité des plateformes aéroportuaires franciliennes (Paris-CDG et Paris-Orly).
Cette étude, qui s’appuiera sur des campagnes de mesure successives, a également pour objectif d’évaluer l’influence des différentes sources de PUF (chauffage au bois, trafic routier, trafic aérien…) sur les profils granulométriques mesurés. En d’autres termes, elle doit permettre d’identifier des différences de répartition par taille des particules en fonction des environnements surveillés (situation de fond, de proximité au trafic routier ou de proximité au trafic aérien).
La première campagne de mesure s’ouvre aujourd’hui, pour une période de trois mois. Elle a pour objectif de mesurer les PUF dans l’air ambiant en situation de fond. Dans ce cadre, trois stations de mesure du réseau de surveillance d’Airparif (un site urbain, un site péri-urbain et un site rural), en plus du site de référence de Paris Centre Les Halles, seront équipées d’un analyseur de comptage et de tri de type SMPS (Scanning Mobility Particle Sizer), appareil permettant de mesurer les particules dans l’air ambiant sur 136 classes granulométriques (sur la gamme 5 – 400 nm).
La composition chimique des particules sera également étudiée grâce à des mesures complémentaires du carbone suie (ou black carbon), afin de distinguer finement deux sources principales : la combustion de biomasse (source chauffage au bois) et la combustion d’énergie fossile (source trafic routier).
Cette campagne de mesure inédite, qui allie à la fois surveillance des PUF par taille et analyse de la composition chimique des particules, devrait permettre une analyse fine des sources de particules ultrafines en Île-de-France, participant ainsi à l’amélioration des connaissances sur ce polluant dit « émergent » qui fait l’objet d’inquiétudes sanitaires croissantes.