7 novembre 2022. Le chauffage des bâtiments résidentiels et tertiaires ainsi que la consommation d’électricité sont responsables en 2019 de 47% des émissions globales de gaz à effet de serre en Île-de-France. Dans ces activités, le chauffage au gaz représente 56% des émissions du secteur, contre 24% pour l’usage de l’électricité.
Le transport routier est responsable quant à lui de 31% des émissions de gaz à effet de serre d’Île-de-France. Ces émissions proviennent essentiellement des véhicules diesel, proportionnellement à leur part dans les motorisations utilisées. Les activités industrielles et de traitement des déchets sont les principaux responsables des émissions restantes.
Un rythme de baisse des émissions en deçà des objectifs nationaux actuels
Entre 2015 et 2019, les émissions de gaz à effet de serre en Île-de-France ont baissé en moyenne de 1% par an, en ralentissement par rapport à la période 2005-2015. À titre de comparaison, la Stratégie nationale bas carbone de la France fixe pour objectif une baisse de 16% des émissions de gaz à effet de serre entre 2019 et 2025, soit environ 3% par an. Durant la période pré-Covid, la baisse des émissions de gaz à effet de serre francilienne a donc été 3 fois inférieure aux objectifs nationaux pour la période 2019-2025, dans un contexte de légère augmentation de la population de l’Île-de-France. Le même constat a été fait par le Haut conseil pour le climat pour l’ensemble de la France dans son dernier rapport annuel. Les émissions franciliennes correspondent à plus de 8% des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Dans le détail, la diminution des émissions de gaz à effet de serre de 3% entre 2015 et 2019 des secteurs résidentiel et tertiaire s’explique par une baisse des consommations d’énergie en général, et une sortie progressive du chauffage au fioul. La baisse de 9% des émissions du transport routier est, elle, principalement due au remplacement de véhicules thermiques anciens par des véhicules plus récents, plus efficaces énergétiquement et donc moins consommateurs d’énergie, ainsi qu’à une baisse de 2 % des kilomètres parcourus entre 2015 et 2019.
La baisse des émissions de gaz à effet de serre tous secteurs et toutes énergies confondues est directement liée à l’évolution de la consommation énergétique, qui est également de - 4% sur la période 2015-2019.
Des émissions par habitant plus élevées en grande couronne qu’à Paris
L’inventaire 2019 des émissions de gaz à effet de serre recense pour chacune de 1200 communes de la région, la quantité annuelle émise de gaz à effet de serre, par secteur d’activité. La contribution de chaque département aux émissions de gaz à effet de serre d’Île-de-France est relativement proche de la répartition de la population. Toutefois, Paris, qui concentre 18 % de la population francilienne, ne contribue qu’à 13 % des émissions régionales. À l’inverse, la Seine-et-Marne avec 12 % de la population régionale contribue à 20 % des émissions franciliennes. Les émissions dépendent entre autres de la superficie et de la densité de population des départements, les plus grands départements (77, 78 notamment) induisant davantage d’activités plus émettrices (davantage de trajets en véhicules individuels, habitat individuel…).
Airparif publiera dans les semaines à venir un second inventaire des émissions de polluants de l’air en 2019. Pour rappel, si polluants de l’air et gaz à effet de serre ont globalement les mêmes sources, les gaz à effet de serre ont un impact global sur le réchauffement de la planète, alors que les polluants de l’air ont un impact local sur la santé.