Contexte

Plus de 15 millions de trajets en voiture sont enregistrés par jour en Île-de-France en 2010, avec un temps moyen de trajet de 22 minutes. Avec l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire), Airparif a mené en 2008 une étude spécifique sur la qualité de l'air que les automobilistes respirent pendant leurs trajets. Une nouvelle étude a été menée en partenariat avec l’ESTACA, de 2015 à 2018, dans le cadre de l’appel à projet CORTEA de l’ADEME. Pour ces deux études, un véhicule a été équipé avec des appareils de mesure du dioxyde d'azote, des particules et du dioxyde de carbone. Ainsi, grâce à ces mesures, Airparif a acquis des données d’exposition des automobilistes sur plus de 500 trajets, représentatifs des trajets domicile-travail régionaux, en heures de pointe et hors heures de pointe. L’étude en partenariat avec l’ESTACA comporte aussi des expériences en soufflerie pour analyser l’infiltration des polluants dans l’habitacle.

Les principaux facteurs d'influence sur la qualité de l'air dans la voiture sont les paramètres de ventilation, le type de véhicule suivi, l'état du trafic, les environnements traversés (attention aux tunnels qui concentrent la pollution), et le type d'axe emprunté (Boulevard périphérique, autoroute, grand boulevard parisien, axe secondaire…). Du type de véhicule conduit dépend aussi l’infiltration des polluants (notamment en fonction du filtre habitacle utilisé).
L'impact d'une telle pollution sur la santé dépend à la fois des niveaux, de la fréquence du trajet et de sa durée. 

Dans les tunnels, les concentrations de polluants (dioxyde d'azote, particules fines) à l’intérieur de l’habitacle du véhicule sont en moyenne 2 fois plus élevées que celles en-dehors des tunnels. Sur les axes majeurs, tels que le Boulevard Périphérique, elles sont 1,6 fois plus élevées que sur les axes moins fréquentés.

Globalement, il a aussi été observé que les particules ultrafines, de taille inférieure à 1 µm voire inférieure à 0,1 µm, sont celles qui s’infiltrent le plus dans l’habitacle. En revanche, le NO2 est davantage filtré et⁄ou adsorbé avant d’atteindre l’habitacle, ce qui limite l’exposition des automobilistes à ce polluant.

 

L'air en voiture : une partie non négligeable de l'exposition

Votre exposition quotidienne à la pollution dépend des concentrations de polluants auxquelles vous êtes soumis dans tous les environnements que vous traversez. Elle dépend aussi du temps passé dans chacun. Pollution extérieure, pollution intérieure, et pollution dans les transports ont un impact sur l'air que vous respirez.

Vos trajets en voiture ne sont qu'une partie de la rubrique "pollution dans les transports", mais une partie non négligeable de votre exposition à la pollution étant donné les niveaux soutenus en particules et dioxyde d'azote qui y sont mesurés. Le temps et les concentrations de pollution sont les deux paramètres de votre exposition.

 

 

Recommandations aux automobilistes

  • Lors d'une forte densité de trafic, dans un tunnel ou sur le Boulevard Périphérique si congestionné, il est préférable de configurer sa voiture en ventilation à débit moyen, en mode recyclé avec vitres fermées. Cela permet de limiter l’infiltration du NO2, des particules et d’autres polluants issus du trafic.
  • Le mode recyclé ne doit pas être gardé trop longtemps (moins de 5 min à deux passagers et moins de 15 minutes à un passager), pour éviter l’accumulation de CO2 dans l’habitacle, pouvant provoquer une perte de l’attention.
  • La ventilation en air frais ou vitres ouvertes est recommandée dans des environnements moins exposés à la pollution du trafic.
  • Il est conseillé de laisser un espace de plus d’une longueur de véhicule (plus de 5m) derrière le véhicule de tête. Une distance inter-véhicules faible semble en effet favoriser l’infiltration des polluants dans l’habitacle via les entrées d’air.

Dans les tunnels, les concentrations à l’intérieur de l’habitacle du véhicule sont en moyenne 2 fois plus élevées que celles en-dehors des tunnels. Sur les axes majeurs, tels que le Boulevard Périphérique, elles sont 1,6 fois plus élevées que sur les axes moins fréquentés.

Dynamique des concentrations de NO2 et de CO2 à l’intérieur de l’habitacle, selon les modes de ventilation (mesures dans un tunnel.)