6 octobre 2022. Airparif publie les résultats d’une campagne de mesure inédite des particules ultrafines en Île-de-France à proximité d’axes routiers. Ce polluant de l’air circule sous forme de particules solides de diamètre inférieur à 100 nanomètres, soit inférieur à la taille d’un virus. Les concentrations en particules ultrafines à proximité du trafic routier sont 2 à 5 fois plus élevées que celles relevées sur le site de référence parisien, éloigné des axes routiers. Les particules ultrafines, pour le moment non réglementées, font l’objet d’inquiétudes sanitaires croissantes et de recommandations de renforcement de leur surveillance de la part de l’ANSES en France et de l’OMS à l’international.
Après avoir publié les résultats d’une première campagne de mesure des particules ultrafines en zones résidentielles urbaines et en zone rurale à distance des sources de pollution, Airparif rend publics les résultats d’une seconde campagne de mesure des particules ultrafines à proximité des axes routiers, effectuée durant l’été 2021. Les particules ultrafines mesurées à proximité de trois axes routiers d’Île-de-France présentent des niveaux 2 à 5 fois plus élevés que celui constaté au cœur de Paris, à distance des axes routiers.
Les niveaux de particules ultrafines mesurés varient largement d’un axe routier à l’autre : de 16 600 particules/cm3 mesurées en moyenne à proximité d’un boulevard parisien à 53 300 particules/cm3 mesurées à proximité d’une route nationale, en passant par 23 200 particules/cm3 mesurées à proximité du périphérique parisien. À titre de comparaison, 9 200 particules/cm3 ont été mesurées en moyenne sur la même période sur la station de référence d’Airparif mesurant à Paris les niveaux de particules ultrafines loin du trafic routier.
En revanche, les niveaux de particules mesurés ne semblent pas directement proportionnels à la quantité de véhicules ayant circulé sur ces axes, ce qui montre que d’autres facteurs comme la composition du parc roulant, les régimes moteurs en lien avec la pente de l’axe ou la congestion entrent en compte dans les émissions de ces particules. Une meilleure connaissance des émissions des particules ultrafines du trafic routier et de ses facteurs d’influence est primordiale pour agir et diminuer les niveaux d’exposition.
Quatre ans d’études exploratoires des particules ultrafines
Cette nouvelle campagne de mesure s’inscrit dans le cadre d’une étude sur quatre ans de surveillance des particules ultrafines en Île-de-France portée par Airparif et différents partenaires pour documenter pour la première fois les niveaux, et donc les sources, des particules ultrafines dans différents environnements franciliens. La première campagne de mesure, dont les résultats ont été publiés début 2022, avaient montré qu’en hiver, les niveaux de particules ultrafines étaient en moyenne deux à trois fois plus élevés dans l’agglomération parisienne qu’en zone rurale.
La campagne de mesure suivante, qui vient de débuter, évaluera les niveaux de particules ultrafines à proximité de plateformes aéroportuaires franciliennes. Chaque environnement est étudié autant en période hivernale qu’en été, chaque saison étant caractérisée par des conditions météorologiques et des sources d’émissions de polluants de l’air spécifiques.
Ces données permettront d’identifier de nouveaux sites de surveillance permanente des PUF en Île-de-France, en complément de la station de référence d’ores et déjà installée à Paris dans le jardin des Halles. Elle fournira également aux épidémiologistes des informations pour poursuivre les travaux d’évaluation de l’impact de ce polluant sur la santé.
L’étude sur les particules ultrafines est financée par la métropole du Grand Paris, la Ville de Paris, la communauté d'agglomération Paris Saclay, l’ARS et le Groupe ADP. L’étude s’achèvera en 2024, sous réserve d’un financement complet.