[9 avril 2025] L’année 2024 confirme une amélioration progressive et continue de la qualité de l’air dans la région depuis deux décennies, notamment grâce aux réglementations et politiques publiques mises en œuvre à différentes échelles. Toutefois, la pollution de l’air demeure un enjeu sanitaire majeur, avec des effets persistants sur la santé et l’environnement.
Sur le long terme, une diminution forte de la pollution de l’air
Depuis 2005, les concentrations des deux principaux polluants réglementés pour leurs effets sur la santé – les particules fines (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO₂) – ont diminué respectivement de 55 % et 50 %. Cette baisse s’explique par l’impact combiné des politiques européennes, nationales et locales en matière de mobilité, de chauffage, d’énergie et d’environnement. En conséquence, le nombre de décès prématurés liés à la pollution de l’air a diminué d’un tiers entre 2010 et 2019.
L’ozone de basse altitude constitue toutefois une exception : son impact sanitaire stagne, notamment du fait du réchauffement climatique et du transport de pollution à longue distance. Ce constat est partagé à l’échelle de l’hémisphère nord.
Les habitants de Paris, de la petite couronne et ceux situés à proximité des axes de circulation sont les plus exposés à la pollution de l’air
En 2024, environ 800 Franciliens étaient encore exposés à un dépassement des valeurs limites réglementaires, principalement à proximité immédiate des grands axes routiers, contre 5 000 personnes en 2023. Les habitants de Paris, de la petite couronne et des zones proches du trafic dense (périphérique parisien, autoroutes A1, A3, A4, A6, A86) restent les plus exposés.
Les valeurs limites actuelles devraient être respectées sur l’ensemble de l’Île-de-France dans un futur proche, mais de nouveaux seuils plus stricts, se rapprochant des recommandations de l’OMS, entreront en vigueur en 2030. Si ces normes étaient déjà en application, près de 2,6 millions d’habitants franciliens auraient été concernés par un dépassement en 2024.
Malgré les progrès observés, la pollution de l’air reste responsable d’impacts importants sur la santé. En Île-de-France, elle entraînait encore en 2019 une perte moyenne de 10 mois d’espérance de vie par adulte, et contribuait à 10 à 20 % des cas de maladies respiratoires chroniques (asthme, BPCO, cancers), et 5 à 10 % des maladies cardiovasculaires ou métaboliques (AVC, infarctus, diabète de type 2).
Selon les travaux d’Airparif et de l’ORS-IDF, au moins un quart des décès prématurés dus à la pollution de l’air pourraient être évités si les futures valeurs limites européennes étaient respectées.
Une dynamique à maintenir
Les estimations d’Airparif montrent que les politiques actuelles, pourraient permettre de respecter les futures normes de qualité de l’air sur la quasi-totalité du territoire d’ici 2030. Des efforts supplémentaires seraient néanmoins nécessaires dans les zones les plus exposées au trafic.
La pollution de l’air entraîne également des conséquences environnementales : elle altère la biodiversité, affecte les rendements agricoles, et contribue au changement climatique. À ce titre, l’impact de l’ozone sur le réchauffement climatique a augmenté de 15 % entre 2005 et 2024 en Île-de-France.
Airparif annonce également, en partenariat avec Atmo France, le lancement à la mi-avril de prévisions de l’indice pollen pour chaque commune francilienne. Ces prévisions, disponibles pour le jour même et les deux jours suivants, permettront aux personnes allergiques d’adapter leur traitement et leurs comportements. Dans un premier temps, six espèces seront prises en compte, dont le bouleau, les graminées et l’ambroisie. Ce dispositif sera progressivement élargi à d’autres pollens allergisants.