[8 avril 2025] Un incendie s’est déclaré lundi 7 avril dans un centre de tri du Syctom, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. Mobilisée pour évaluer l’impact de cet événement sur la qualité de l’air, Airparif n’a relevé aucune augmentation atypique des concentrations de particules fines à l’échelle régionale. L’impact potentiel de l’incendie semble s’être limité aux abords immédiats de la zone sinistrée.

Lundi 7 avril 2025, un incendie a ravagé un centre de tri du Syctom dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. Toute combustion émettant des polluants dans l’air, notamment des particules fines, Airparif s’est mobilisée pour évaluer l’impact de cet incendie sur la qualité de l’air.

L’analyse des concentrations de particules fines mesurées pour les stations situées sous le panache n’a pas révélé de niveaux atypiques. (La surveillance en temps réel de la qualité de l’air aux stations est disponible sur la page dédiée de notre site). Les concentrations de particules sont restées modérées à Paris et dans les Hauts-de-Seine. Cet incendie n’a donc pas eu d’impact global, à large échelle, sur la pollution de l’air en Île-de-France. Les niveaux de pollution pour la journée de mardi sont liés à l’ozone, sans lien avec le sinistre. Nos données apportent une information sur les niveaux de pollution en Île-de-France et ne valent pas une évaluation de la toxicité des fumées de l'incendie.

Le fait qu’un incendie aussi spectaculaire ait eu un impact limité sur la qualité de l’air dans la région s’explique par la dynamique des panaches de fumée : les incendies de forte intensité produisent des chaleurs élevées qui peuvent entraîner une montée rapide du panache, limitant sa concentration au niveau du sol. En l’occurrence, les conditions météorologiques de cette nuit ont permis au panache de s’élever à plusieurs centaines de mètres et de se disperser - ce qui rend d’ailleurs le panache très visible de loin.

Aux abords immédiats de la zone sinistrée, un périmètre de sécurité et des recommandations sanitaires ont été mis en place par la Préfecture de police de Paris (pour plus d’informations, il est recommandé de suivre les réseaux sociaux de la Préfecture). Des mesures ont également été faites par la Préfecture et la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, qui disposent d’outils mobiles de mesure à proximité des incendies.

Airparif continuera à suivre la situation et à en rendre compte.

 

Pourquoi l’incendie n’était-il pas visible sur la carte de qualité de l’air en temps réel d’Airparif ?

Airparif assure une surveillance générale de la qualité de l’air en Île-de-France pour les polluants réglementés. Un accident industriel ou incendie de grande ampleur, au plus près du sinistre, nécessite des moyens de mesure spécifiques qui relèvent des autorités. Les moyens de surveillance d’Airparif associant mesures et modélisation permettent d’identifier s’ils ont un impact général sur la qualité de l’air mais pas l’impact local de ces accidents. Les travaux d’Airparif viennent de ce fait en appui à ceux des autorités.

Mise à jour - 11 avril 2025

Dans la nuit du 7 au 8 avril, l’observatoire de recherche SIRTA-LSCE, situé sur le plateau de Saclay à 25 km au sud-ouest de Paris, a mesuré pendant quelques heures une augmentation ponctuelle des concentrations de certains polluants non règlementés mais traceurs de phénomènes de combustion. Cette station comporte une large gamme de systèmes de mesure de polluants de l’air à des fins de recherche. Cette station était située sous le vent (direction nord-nord-est) du panache de l’incendie.

Les concentrations maximales relevées dans la nuit sont les suivantes :

  • particules de carbone suie : entre 3 à 6 µg/m3 pendant 3 heures (moyenne annuelle au cœur de Paris par Airparif en 2024 : 1 µg/m3 ; maximum horaire : 9 µg/m3).
  • particules de chlorure (traceur ici de la combustion du plastique) : 0.5 µg/m3 (moyenne annuelle idem : 0,1 µg/m3 ; maximum horaire : 3 µg/m3).
  • particules ultrafines : 35 000 part/cm3 (moyenne annuelle idem : 10 000 part/cm3 ; maximum horaire : 35 000 part/cm3)*.
  • particules en masse de moins de 1 micromètre de diamètre (PM1) : 15 µg/m3 (moyenne annuelle idem : 7 µg/m3 ; maximum horaire : 56 µg/m3).

Ces niveaux de concentrations sont inhabituels pour le site du SIRTA, mais ne représentent pas de caractère exceptionnel.

Dans le cadre du projet européen ICOS-Cities, un autre site de mesure temporaire implanté à 100 mètres de hauteur sur la tour de télécommunication de l’Observatoire de Meudon a également observé un pic ponctuel de carbone suie de 15 µg/m3.

Ces nouvelles informations sont cohérentes avec le fait que le panache a voyagé en altitude, puis une fois dispersé, il serait retombé à quelques dizaines de kilomètres de l'incendie.

Pour contacter le SIRTA : https://sirta.ipsl.fr/contact/