L'inventaire 2021 n'intègre pas de mise à jour des émissions du polluant ammoniac (NH3) pour l'année 2021. Les dernières données disponibles pour ce polluant sont celles relatives à l'inventaire 2019 - Airparif 2022.
Les émissions
Quelles sont les quantités de polluants et de gaz à effet de serre rejetées directement dans l’air par secteur d’activité et par territoire et comment sont-elles calculées grâce à un inventaire ?
Qu'appelle-t-on des émissions ?
Les émissions désignent les polluants ou les gaz à effet de serre directement rejetés dans l'atmosphère par les activités humaines (cheminées d'usine ou de logements, pots d'échappement, agriculture…) ou par des sources naturelles (composés émis par la végétation et les sols). Elles sont principalement exprimées en tonnes par an. Il est important de bien différencier la notion d’émissions, qui représente les rejets de polluants dans l’atmosphère, et la notion de concentrations, qui représente les niveaux respirés dans l’atmosphère.
Un inventaire air, climat, énergie
L’inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre, ainsi que l’inventaire des consommations énergétiques font partie des missions d’Airparif.
Les polluants atmosphériques traités sont :
- Les oxydes d'azote (NOX) : somme des émissions de monoxyde d’azote (NO), précurseur de NO2, et de dioxyde d’azote (NO2)
- Les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) : famille de plusieurs centaines d’espèces recensées pour leur impact sur la santé et comme précurseurs de l’ozone ou de particules secondaires.
- L'ammoniac (NH3) : précurseur de nitrate et sulfate d’ammonium, particules semi-volatiles.
- Le dioxyde de soufre (SO2) : principalement issu de la combustion du fioul lourd et du charbon (production d’électricité, chauffage), de la combustion de kérosène ainsi que des unités de désulfurisation du pétrole (raffineries).
- Les particules primaires : une distinction est faite entre les particules PM10, de diamètre inférieur à 10 μm, et les PM2.5, de diamètre inférieur à 2.5 μm. Les émissions de particules PM10 intègrent celles de particules PM2.5.
Les gaz à effet de serre pris en compte sont :
- Le dioxyde de carbone (CO2)
- Le méthane (CH4)
- Le protoxyde d’azote (N2O)
- Les composés fluorés
Les émissions de ces gaz sont présentées en équivalent CO2, une manière qui permet de comparer ces émissions sur la base de leur potentiel de réchauffement global, en convertissant les quantités des divers gaz émis en la quantité équivalente de CO2 ayant le même potentiel de réchauffement planétaire.
Les consommations énergétiques finales correspondent à l’énergie consommée par les différents secteurs d'activité et sont calculées avec les mêmes méthodologies que pour les émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre afin de garantir une cohérence entre les problématiques air, climat et énergie.
Pourquoi les inventorier ?
La gestion de la qualité de l’air à l’échelle des territoires s’appuie en premier lieu sur la maîtrise des émissions des polluants et/ou de leurs précurseurs pour les polluants secondaires. Il est nécessaire de connaître, pour chaque polluant ou précurseur, le niveau d’émission par secteur d’activité, afin d’identifier des leviers d’action sur chaque territoire, et de suivre l’efficacité au fil du temps des mesures mises en place.
Du fait de leur pouvoir de réchauffement global et de leur impact sur le changement climatique, il est également primordial de maîtriser les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les activités émettrices de polluants atmosphériques étant généralement émettrices de GES, les leviers d’action pour maîtriser ces émissions sont souvent les mêmes. Il convient cependant d’être vigilant, certaines actions ayant des effets antagonistes entre émissions de polluants atmosphériques et de GES.
Airparif recense les émissions directes de GES en Ile‐de‐France, ainsi que celles, indirectes, liées à la consommation d'électricité et de chauffage urbain sur le territoire francilien. A noter que, dans l’air ambiant, même à des niveaux élevés de concentrations, le CO2 n’a pas d'impact sanitaire.
L’inventaire d’Airparif fournit les données de référence pour les actions de politiques publiques sur les thématiques air, climat et énergie. Ces données sont mises à disposition de tous les acteurs : collectivités, acteurs économiques, bureaux d’études et associations afin d’alimenter les travaux d’élaboration des plans climat-air-énergie territoriaux et autres documents de planification locale.
Comment l'inventaire est-il réalisé ?
L'élaboration d'un inventaire est encadrée par des méthodologies rigoureuses, partagées et reconnues au niveau national et européen.
Airparif réalise à une fréquence annuelle et à l’échelle communale l’inventaire des émissions régionales de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. Ces émissions sont évaluées pour chaque secteur d’activité selon des méthodologies reposant sur les prescriptions nationales du Pôle de coordination des inventaires territoriaux (PCIT), reconnues et partagées au niveau national et européen.
L’inventaire des consommations énergétiques, des émissions de polluants atmosphériques et des émissions de gaz à effet de serre s’appuie sur les données d’activité et les statistiques spatialement les plus fines et les plus récentes disponibles.
Airparif est en charge au sein du ROSE (Réseau d’Observation Statistique de l’Énergie) de la construction et de la maintenance de l’inventaire des consommations énergétiques pour la région Île-de-France. Ces travaux sont menés parallèlement avec l’inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre et sont validées par les membres du ROSE. Les consommations énergétiques d’Airparif sont disponibles par secteur d’activité, source d’énergie et par typologie du bâti pour le secteur résidentiel sur le site ENERGIF.
En savoir plus
Inventaire des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre en Île-de-France pour 2020
L'année 2020 fut une année particulière à double titre : sur le plan sanitaire avec la crise du Covid-19 et sur le plan météorologique avec l'hiver le plus doux des vingt dernières années. De fait, l'année 2020 ne peut être considérée comme une référence pour qualifier l'existant et l'atteinte des politiques publiques passées. Donc, seule une estimation régionale a été réalisée.
Quelques grands enseignements de l'inventaire 2020 :
- Les consommations énergétiques ont représenté 180 000 GWh.
- L'hiver très doux a induit une consommation de chauffage plus faible qu'en période "normale".
- Entre 2019 et 2020, la baisse de consommation énergétique la plus importante est liée au transport routier (-15 %) en lien avec les mesures de confinement de la population.
- L'inventaire des émissions de gaz à effet de serre qui montre une baisse de 9 % entre 2019 et 2020 et de 30 % entre 2005 et 2020 est à analyser au regard des particularités de l'année 2020 (confinements, hiver doux, arrêt des activités économiques).