[25 février 2025] Airparif facilite le suivi de l’évolution de la pollution de l’air sur l’ensemble du boulevard périphérique en mettant à disposition des données spécifiques issues de son dispositif de surveillance. Ces données permettent un suivi heure par heure des principaux polluants réglementés sur l’intégralité du boulevard périphérique (hors tunnels) : les particules (PM10), les particules fines (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO₂). En revanche, elles ne permettent pas d’évaluer directement l’impact des récents aménagements du boulevard périphérique sur la qualité de l’air, en raison de la variabilité des conditions météorologiques, des différentes phases de mise en place et de l’application simultanée d’autres mesures (étapes supplémentaires de la ZFE, création de zones à trafic limité, etc.). Une étude à long terme est en cours pour analyser l’impact des modifications de cet axe sur la pollution de l’air, le bruit et le trafic. Ces aménagements seront évalués sur une période suffisamment longue, en tenant compte de données précises sur les évolutions du trafic, tout en neutralisant l’effet des conditions météorologiques. Un premier bilan est prévu au bout d’un an, en octobre 2025.

Le boulevard périphérique est un axe unique en Europe en raison de l’ampleur de son trafic routier. Les habitants situés à proximité immédiate font partie des populations les plus exposées à la pollution de l’air en Île-de-France. Malgré une diminution de la pollution de l’air observée sur le long terme (-35 % des concentrations de particules fines PM2,5 et -45 % des concentrations de dioxyde d’azote NO₂ au cours des dix dernières années), certaines zones restent soumises à des dépassements des valeurs limites réglementaires définies par la législation française et européenne. Localement, les niveaux de pollution peuvent atteindre jusqu’à cinq fois les seuils recommandés par l’OMS, qui correspondent aux concentrations à partir desquelles un consensus scientifique international établit que l’exposition à un polluant atmosphérique est nocive pour la santé.

Récemment, de nouveaux aménagements visant à améliorer la qualité de l’air sur le boulevard périphérique ont été mis en place pour limiter la pollution, le bruit et l’accidentologie. Parmi eux figurent :

  • la réduction de la vitesse maximale autorisée de 70 à 50 km/h, entrée en vigueur le 1er octobre 2024 (avec une phase pédagogique jusqu’au 10 octobre 2024) ;  
  • la mise en place d’une voie réservée au covoiturage à partir du 3 mars 2025 (avec une période pédagogique jusqu’au 30 avril 2025).  

Dans ce contexte, pour faciliter le suivi en temps réel, Airparif met à disposition en open data les concentrations moyennes de particules (PM10), de particules fines (PM2,5) et de dioxyde d’azote (NO₂) sur l’ensemble du boulevard périphérique (hors tunnels) depuis le 1er octobre 2023.

Le trafic et la configuration du boulevard périphérique ne sont pas homogènes sur l’ensemble de son tracé. Certaines portions, notamment à l’est et au nord, sont plus fréquentées et présentent des niveaux de pollution plus élevés. Huit segments du boulevard ont ainsi été définis pour suivre l’évolution des concentrations de polluants, en fonction des principales portes d’entrée de l’agglomération, des variations locales de pollution et des aménagements liés à la voie réservée. Pour chaque segment, les données prennent en compte la moyenne des concentrations mesurées sur les axes de circulation et à leur proximité immédiate.

Concentrations moyennes polluants air BP
 

Attention : ces données ne permettent pas d’évaluer directement l’impact des récents aménagements du boulevard périphérique sur la qualité de l’air. Les concentrations de polluants de l’air dépendent des émissions locales – en l’occurrence, des véhicules circulant sur le boulevard périphérique – mais elles sont aussi fortement influencées par les conditions météorologiques (notamment le régime des vents, la pluviométrie et la température) ainsi que par les apports de pollution en provenance du reste de Paris et de l’Île-de-France.

Par ailleurs, les seuils réglementaires et sanitaires sont principalement établis en fonction d’une exposition chronique à la pollution sur une année. Enfin, le trafic routier est également impacté par la mise en place d’autres mesures concomitantes (étapes supplémentaires de la ZFE, création de zones à trafic limité, etc.).

Une étude spécifique à long terme a été validée par le Conseil de Paris en juillet 2024 afin d’analyser les différentes modifications apportées à cet axe unique en Europe, en tenant compte de la qualité de l’air (suivie par Airparif), du bruit (suivi par Bruitparif) et du trafic (suivi par le CEREMA). Dans ce cadre, un premier bilan sera réalisé en octobre 2025 pour évaluer l’impact de ces aménagements. Cette évaluation s’appuiera sur une période suffisamment longue afin d’isoler l’effet des variations du trafic routier sur la qualité de l’air, tout en neutralisant l’influence des fluctuations météorologiques grâce à des outils de modélisation adaptés.