7 septembre 2023. Concomitamment à la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleu initiée par les Nations Unies, l’Île-de-France connait un épisode de pollution à l’ozone. Cet épisode de pollution qui a débuté le mercredi 6 septembre se poursuivra demain vendredi 8 septembre. Il n’est pas attendu d’amélioration franche avant le début de la semaine prochaine.
Des niveaux d’ozone importants sont actuellement observés en Île-de-France, du fait de la transformation d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils sous l’effet d’un fort ensoleillement, de températures élevées et d’un vent faible empêchant la dispersion de la pollution. Airparif anticipe un dépassement du premier seuil de passage en épisode de pollution (fixé à 180 µg/m3 d’ozone en moyenne sur une heure) le 7 septembre pour la seconde journée consécutive, en prévoyant un niveau maximum d’ozone compris entre 180 µg/m3 et 210 µg/m3. Un épisode aussi tardif dans la saison estivale est rare et s’explique par des conditions météorologiques exceptionnelles, soulignant les liens étroits entre pollution de l’air et changement climatique.
En revanche, l’impact limité des sables sahariens sur les niveaux de particules observés mercredi 6 septembre n’est plus visible en Île-de-France du fait du décalage des masses d’air.
Prévision de la qualité de l’air en Île-de-France le 8 septembre 2023
Un polluant de l’air nocif pour la santé
L’ozone de basse altitude est un polluant nocif pour la santé humaine : il provoque des problèmes respiratoires, le déclenchement de crises d'asthme, la diminution de la fonction pulmonaire et l’apparition de maladies respiratoires. Selon une étude épidémiologique réalisée en 2022 par l’Observatoire régional de santé (ORS-IDF) et Airparif (voir l’étude), les niveaux d’ozone respirés dans l’air tout au long de l’été sont responsables de 1 700 décès prématurés chaque année en Île-de-France.
Lors des épisodes de pollution, les hauts niveaux d’ozone ont en plus un impact immédiat sur les admissions aux urgences et sur la mortalité selon une étude de l’INSEE publiée en juillet 2021 (voir l’étude) : la survenue d’un épisode de pollution à l’ozone cause une hausse des admissions pour motif respiratoire le jour même.
Un polluant révélé par les épisodes de fortes chaleurs
L’ozone de basse altitude n’est pas un polluant de l’air émis directement dans l’air. Il se forme dans l’atmosphère lorsque les fortes chaleurs, le fort ensoleillement et la présence d’oxydes d’azote (principalement émis par les véhicules thermiques) transforment chimiquement les composés organiques volatils (essentiellement émis par l’usage de solvants, de peintures, par certaines installations industrielles, le trafic routier et naturellement par la végétation) en ozone de basse altitude.
En fin de journée, le mécanisme de transformation de l’ozone s’inverse avec la baisse des températures et de l’ensoleillement, ce qui conduit à une baisse des niveaux d’ozone et à une hausse des niveaux d’oxyde d’azote. Ces oxydes d’azote se rajoutent à ceux émis directement par le trafic routier, et peuvent alors entrainer des niveaux élevés à proximité des axes de circulation.
Sur le long terme, la formation d’ozone est donc aggravée par le changement climatique, qui accroit la durée et l’intensité des périodes de fortes chaleurs, contribuant ainsi à l’élévation des niveaux d’ozone de 25% observée sur les dix dernières années en Île-de-France malgré les progrès net réalisés en matière de baisse des émissions d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils qui ont vraisemblablement limité l’intensité et le nombre de ces épisodes.
Mise en place de mesures d’urgence
Du fait de la persistance de l’épisode de pollution de l’air à l’ozone, la Préfecture de police de Paris a annoncé sur son site internet le 6 septembre au soir pour toute la journée du 7 septembre une restriction de la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes, routes nationales et départementales, l’interdiction des opérations de brûlage à l’air libre, le report des travaux d’entretien ou de nettoyage émetteurs de composés organiques volatils (outils à moteur thermique, solvants, vernis, colles, peintures…), et la mise en place de prescriptions particulières concernant certaines installations industrielles.
La Mairie de Paris a annoncé la gratuité du stationnement résidentiel les 6 et 7 septembre dans Paris.
Que faire individuellement lors d’un épisode de pollution à l’ozone ?
Certaines recommandations sanitaires liées à l’ozone rejoignent celles des fortes chaleurs concomitantes, et notamment celle de limiter les activités physiques intenses. Et notamment dans l’après-midi, qui correspond au maximum pour les niveaux d’ozone et la température. Ce qui devrait de ce fait être moins problématique pour le match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby.
Lors des épisodes de pollution à l’ozone, l’Agence régionale de santé diffuse des recommandations sanitaires, disponibles ici :
Pour les personnes souffrant de maladies respiratoires :
- prendre conseil auprès de son médecin pour savoir si son traitement médical doit être adapté le cas échéant,
- éviter les sorties durant l’après-midi lorsque l’ensoleillement est maximum.
Pour l’ensemble de la population :
- prendre conseil auprès d’un professionnel de santé en cas de gêne respiratoire ou cardiaque;
- privilégier des sorties plus brèves et celles qui demandent le moins d’effort ;
- éviter les activités physiques et sportives intenses en plein air, dont les compétitions (celles à l'intérieur peuvent être maintenues) ;
- éviter la pratique d’autres activités exposant à des substances polluantes (consommation de tabac) ;
- un épisode de pollution ne justifie pas des mesures de confinement ; il est donc important d’aérer et de ventiler régulièrement son lieu d’habitation.
Pour être tenu informé des épisodes de pollution, il est possible de se renseigner sur le site internet d’Airparif, de s’abonner à une alerte par mail ou de recevoir une notification sur son téléphone en téléchargeant l’application d’Airparif (sur Google Play ou l’App Store).