24 juillet 2019. Après la canicule de fin juin, l’Île-de-France, connaît un nouvel épisode de pollution, avec un dépassement persistant du seuil d’information, dû à des niveaux soutenus d’ozone (O3). A l’instar d’autres régions, depuis lundi 22 juillet, ces températures caniculaires, associées à un très fort ensoleillement, sont propices à la fabrication d’ozone à partir de polluants émis directement sur la région auxquels s’ajoutent une part soutenue de particules PM10.

Une accalmie est possible dès vendredi après-midi avec une baisse des températures et un changement de masses d’air annoncés par Météo France.

Cartes journalières de la qualité de l'air en Île-de-France du 22 juillet au 25 juillet 2019

 

L'ozone : sa formation et ses effets  

L’ozone est un oxydant et les effets de ce polluant sont multiples, sur la santé (Ozone, chaleur et santé, Santé Publique France, août 2016), la végétation, les bâtiments et le climat puisque c’est aussi un gaz à effet de serre.

L’ozone est un polluant dit "secondaire", c’est-à-dire qu’il n’est pas rejeté directement dans l’atmosphère (au niveau d’un pot d’échappement ou d’une cheminée) mais il provient de la transformation chimique d’autres polluants : les oxydes d’azote (NOx) et les Composés Organiques Volatils (COV), sous l’action des rayons UV du soleil et en cas de fortes chaleurs. C’est donc un polluant « estival » dont les concentrations sont très corrélées à l’ensoleillement et aux températures élevées.

En Île-de-France, les oxydes d’azote (NOx) sont majoritairement émis par le trafic routier tandis que les COV proviennent de plusieurs sources et principalement : industries, solvants et peintures (utilisés tant par les entreprises que les particuliers), trafic routier (majoritairement les deux roues) et les végétaux.

Les recommandations en cas d'épisode

En cas d’épisode à l’ozone, il est recommandé de prévoir des activités physiques et l’aération des lieux de vie plutôt dans la matinée, car l’ozone se forme surtout l’après-midi lorsque l’ensoleillement est maximal. 
Pour les personnes vulnérables et les personnes se reconnaissant comme sensibles dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics : Limiter les sorties durant l’après-midi.
Limiter les activités physiques et sportives intenses en plein air (les compétitions par exemple) ; celles à l’intérieur peuvent être maintenues.
Pour en savoir plus : Le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France a émis, en novembre 2014, un avis relatif aux conduites à tenir lors des épisodes de pollution atmosphérique. L’ARS émet des recommandations sanitaires aux personnes vulnérables, sensibles et à la population générale basées sur l’arrêté du 13 mars 2018 relatif aux recommandations sanitaires en vue de prévenir les effets de la pollution de l’air sur la santé.

Les mesures prises durant l’épisode

Au regard des conditions de cet épisode, les autorités ont mis en place des mesures visant à agir sur les sources de précurseurs de l’ozone :

  • La Préfecture de Police a décrété les mesures d’urgence concernant notamment le trafic routier (avec entres autres la mise en place de la circulation différenciée pour les crit’air 3, 4, 5 et non classés) et des mesures à destination des industriels. 
  • Île-de-France mobilité a mis en place sur la même période le "forfait journalier antipollution", un titre de transport à tarif réduit valable pour la journée et sur l’ensemble de l’Île-de-France.
  • Des mesures complémentaires ont été prises dans certaines villes, comme Paris, telles que la gratuité du stationnement résidentiel.

Les effets de ces mesures

Les études d’Airparif ont permis de montrer qu’en agissant sur les sources de pollution ont réduit les émissions des précurseurs de l’ozone sur la région Île-de-France et plus particulièrement sur le cœur dense de l’agglomération parisienne et par conséquent a minima de limiter l’intensité et donc l’impact du pic de pollution. Par ailleurs ces mesures présentent des co-bénefices pour d’autres polluants comme les particules.