13 novembre 2018.

Mardi 13 novembre au Palais de Tokyo, les cinq lauréats du « Challenge Microcapteurs2018 » ont été récompensés par Airparif et ses partenaires. L’essor des objets connectés concerne aussi la qualité de l’air. De plus en plus de projets d’expérimentation et d’innovation se développent autour de capteurs de qualité de l’airminiaturisés, et à faible coût, visant à équiper villes, bâtiments, véhicules ou les personnes. Mais quelles sont les performances de ces appareils et pour quels usages sont-ils le plus adaptés ? Plusieurs projets innovants pour améliorer la qualité de l’air en cours de mise en oeuvre et d’évaluation au sein d’AIRLAB faisant appel à ces dispositifs pour des actions de sensibilisation, des mesures en air intérieur ou des mesures en mobilité, il a été proposé par Airparif et ses partenaires de lancer un Challenge pour tester des solutions disponibles sur le marché, pour les fabricants qui le souhaitaient, et apporter un appui aux utilisateurs.

Pour Aurélie Solans, Conseillère déléguée chargée de l’Environnement à la Mairie de Paris « La miniaturisation des capteurs est très utile pour accompagner les projets citoyens sur l’air et donner des outils pédagogique sur la pollution à une collectivité comme Paris. Mais nous devons pouvoir nous appuyer sur des technologies fiables». Du point de vue d’entreprises, cet intérêt est confirmé par Benjamin Ficquet, Directeur des Transitions environnementales d’Icade, avec une application directe des résultats du Challenge "avec Veolia, nous voulons garantir un environnement sain et performant. Notre expérimentation lancée au sein d’AIRLAB "Un souffle nouveau dans les bâtiments" testera en situation réelle des solutions de mesures issues du Challenge Microcapteurs d’AIRLAB, avec l’objectif de faire évoluer les bonnes pratiques liées à la qualité de l’air dans le bâtiment et de continuer à améliorer le confort des occupants".

Pendant trois mois, les tests menés par Airparif, et validés par le jury du Challenge, ont porté sur 29 capteurs mis à disposition par les fabricants volontaires pour participer à cette évaluation multicritères, avec 41 paramètres testés, pour 12 polluants, soit plus de 51 millions de données traitées. Chaque capteur concourait pour un ou plusieurs usages (mesure en air extérieur ou en air intérieur, capteur fi xe ou en mobilité, sensibilisation du public, etc.) et a été évalué suivant 5 grands familles de critères: l’exactitude, l’ergonomie, la pertinence des polluants mesurés, le coût et la portabilité, pondérés selon l’usage. Les résultats sont présentés sous forme d’un nombre d’étoiles allant de 1 (niveau le plus faible) à 5 (performance la plus élevée).

Avec un résultat de 4 étoiles sur 5,8 capteurs commercialisés par 5 sociétés se placent en haut de l’affiche de cette première édition et sont les lauréats de ce challenge :

  • Dans la catégorie  "piloter et gérer l’air dans un bâtiment" : les capteurs E 4000NG, E 5000M, P 5000, QAA M commercialisés par Nano-Sense, le capteur OurAir distribué par Mann+Hummel et le RAM000x d’Azimut-Hager.
  • Dans la catégorie "sensibilisation sur la qualité de l’air intérieur" : les capteurs Node d’Air Visual ainsi que DLR13 et Multisensor de Dencentlab.

Globalement, le jury du challenge reflète les différences de maturité du marché. L’évaluation de ces capteurs montre en effet que l’offre actuelle présentant les résultats les plus élevés concerne les capteurs fixes et en air intérieur : tant pour des utilisations de sensibilisation à la qualité de l’air, que pour piloter et gérer la qualité de l’air à l’intérieur d’un bâtiment.  Les solutions destinées à mesurer à des fins de surveillance réglementaire, d’évaluation de l’exposition personnelle, ou en mobilité, restent à améliorer, notamment sur la qualité des mesures et le nombre de polluants suivis. Or, d’un point de vue international, ces résultats rejoignent les conclusions des travaux de l’Organisation Mondiale de la Métérologie, en lien avec l’Organisation Mondiale de la Santé et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, pour qui les capteurs à faible coût ne sont à ce jour pas un substitut direct aux mesures de référence, en particulier pour des enjeux règlementaires, mais ils représentent une source complémentaire d’information, à condition qu’un appareil approprié soit utilisé.

Plus en détail, les 29 capteurs testés lors de cette première édition sont tous dotés d’un niveau d’ergonomie à minima satisfaisant. La qualité des mesures varie d’excellente (pour le dioxyde de carbone en air intérieur) à peu satisfaisante, avec des variations selon les polluants pour un même capteur. En revanche, contrairement aux attentes, le calcul du coût global (achat et fonctionnement) sur trois ans montre que toutes ces solutions ne sont pas toujours des produits « low cost » avec un montant variant de près de 100 euros à plus de 16 000 euros.

Pour que chaque utilisateur de capteur puisse faire son choix, l’ensemble des résultats par capteur est mis librement à disposition sur le site d’AIRLAB (www.airlab.solutions).
De nouveaux capteurs sont déjà annoncés en cette fin d’année 2018 et promettent une belle édition 2019 du Challenge.

 

Le Challenge "microcapteurs 2018" est organisé par Airparif avec la participation et l’appui d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, d’Atmo Grand-Est, du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, du Laboratoire Fédéral d’essai des matériaux et de recherche suisse (EMPA), de la FIMEA (Fédération Interprofessionnelle des Métiers de l’Environnement Atmosphérique), de l’Observatoire de la qualité de l’air Intérieur, et avec le soutien financier de Véolia, d’Icade et de la Banque des Territoires agissant au bénéfice de territoires plus connectés et durables.

Ce Challenge s’inscrit dans les activités d’AIRLAB, accélérateur de solutions pour la qualité de l’air, qui vise à favoriser et coordonner l’innovation dans le domaine de la qualité de  l’air. AIRLAB a été créé par Airparif et ses partenaires fondateurs en septembre 2017: la Région Ile-de-France (qui a financé la mission de préfiguration), l’Etat, la Ville de Paris, la Métropole du Grand Paris, Île-de-France Mobilités, SNCF Logistics, Véolia, Icade, Air Liquide, EDF, ENGIE. AIRLAB regroupe acteurs économiques, acteurs de la recherche, des start ups et des PME. AIRLAB vise à identifier et stimuler de nouveaux leviers pour aller plus loin et plus vite dans la diminution de la pollution à Paris et en Île-de-France, quelles qu’en soient les sources. AIRLAB facilite et coordonne l’innovation dans le domaine de la qualité de l’air, tant sur les aspects techniques que sociaux et comportementaux.

Pour Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président de la Région Île-de-France chargé de l’Ecologie et du Développement durable, les enjeux d’AIRLAB et de ses initiatives comme le Challenge sont importants puisque « la Région a adopté le plan ‘Changeons d’air en Île- de-France’ qui porte l’ambition d’améliorer l’innovation et le développement économique autour de la qualité de l’air en créant un "LAB" sur ce sujet. Aussi la Région qui a joué     un rôle moteur pour la création d’AIRLAB se félicite de l’organisation de ce challenge qui s’inscrit parfaitement dans la volonté régionale de faire de l’Île-de-France une  "SMART Région".

Source : Low cost sensors for the measurement of atmospheric composition: overview of topic and future applications - Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM), Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) – International Global Atmospheric Chemistry (IGAC), EMEP – Mai 2018.