17 décembre 2016. L’épisode aux particules fines (PM10) que subit l’Île-de-France devrait prendre fin ce dimanche. Airparif ne prévoit pas de dépassement du seuil d'information demain. Cette amélioration est permise à la fois par la baisse des émissions et des conditions météorologiques plus dispersives avec notamment plus de vent et une hauteur de couche limite (le volume dans lequel la pollution peut se disperser) plus importante. 

L’Ile-de-France traverse actuellement, comme de nombreuses agglomérations en France et en Europe, un épisode de pollution hivernal exceptionnel. Cet épisode est l’un des plus intenses de ces dix derniers hivers en s’inscrivant dans la durée et dans l’intensité, avec 11 dépassements des seuils réglementaires durant ces 18 jours en Île-de-France, et des niveaux horaires atteignant des records (jusqu’à 259 µg/m³ enregistrés le 1er décembre).

Deux facteurs expliquent ces niveaux enregistrés : nos émissions locales de pollution, en provenance majoritairement du trafic dense de la région auquel s’est ajouté le chauffage (principalement la combustion du bois), et des conditions météorologiques peu dispersives (vents très faibles, inversions de température et faible hauteur de mélange). Certains analyseurs d’Airparif permettent de connaître en temps réel la composition chimique des particules et ont montré cette origine locale liée à la combustion.

Les niveaux de particules s’accumulent sur la région tout au long de la journée avec un dépassement du seuil d’information et de recommandations (1er seuil) prévu pour samedi 17 décembre. La mise en œuvre de mesures d’urgence vise à réduire l’intensité de l’épisode et à limiter l’accumulation de cette pollution locale dans un objectif de protection de la santé.

Les niveaux pour aujourd’hui restent soutenus. De ce fait les mesures d’urgence décidées par la Préfecture de Police sont maintenues pour aujourd’hui et seront levées demain. 

 

Mesures de restriction

Plus d’informations

En Île-de-France, 40 000 personnes sensibles vivent, travaillent, vont à l’école, font du sport ou sont hospitalisées le long d’axes routiers importants en Île-de-France pour lesquels les niveaux de pollutions sont quotidiennement supérieurs aux normes. Leur exposition à la pollution est encore plus importante ces jours-ci, puisque c’est le long du trafic que la pollution est la plus élevée.  

La circulation alternée est l’une des seules mesures dont les bénéfices peuvent être constatés immédiatement sur les niveaux de pollution. Toutes celles et ceux qui ont respecté la mesure de circulation alternée ont agi pour limiter leur propre exposition, en tant qu’automobiliste, et celle des personnes sensibles. Diminuer le trafic a pour objectif de limiter l’intensité d’un épisode et l’accumulation de polluants au cours de la journée. L’expérience de mars 2014 montre que c’est le long des routes que cette mesure a le plus d’effet : -6 à -10% selon le polluant, voire -20% aux heures de pointe.

L’impact d’une telle mesure dépend grandement de son suivi.

En moyenne sur les 4 jours de circulation alternée (du mardi 6 décembre au vendredi 9 décembre), la mise en œuvre de la mesure a permis une baisse globale du trafic de l’ordre de -5%. L’impact de la circulation alternée a par ailleurs été variable selon les axes routiers et les jours, avec des baisses jusqu’à –40% sur les axes les plus délestés.

Chauffage au bois

De manière générale, le chauffage au bois contribue à plus de 40% des émissions de particules primaires en Île-de-France émises en hiver, l’essentiel provenant du chauffage résidentiel (93%). Mais il ne représente que 5% de la consommation énergétique du secteur domestique.

A titre de comparaison, une journée de chauffage au bois avec une cheminée équivaut en émissions de particules à environ :

  • 3 500 kilomètres parcourus par un véhicule particulier diesel
  • 10 500 kilomètres parcourus par un véhicule particulier essence
  • 2 semaines de chauffage d’un logement équipé d’une chaudière bois performante

Pour limiter l’impact de votre chauffage au bois sur la qualité de l’air, des bons gestes existent. Entretien régulier, appareil performant et labélisé, bois sec et naturel, …

Recommandations sanitaires

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) souligne que la situation lors d'un épisode de pollution ne justifie pas des mesures de confinement ; il convient donc de ne pas modifier les pratiques habituelles d'aération et de ventilation. Le Haut conseil recommande aux patients souffrant d'une pathologie chronique, asthmatiques, insuffisants respiratoires ou cardiaques d'adapter leur traitement de fond si nécessaire, d'être vigilants par rapport à toute aggravation de leur état et de ne pas hésiter à consulter leur médecin. Pour les personnes sensibles et vulnérables, réduisez, voire évitez, les activités physiques et sportives intenses (dont les compétitions), autant en plein air qu’à l’intérieur.

Plus de précisions sur la conduite à tenir en cas d'épisode de pollution sont disponibles sur l'Avis du HCSP du 15 novembre 2013 ( pdf - 140 ko) et sur le site internet de l'Agence régionale de santé d'Île-de-France (ARS).