Des polluants et des sources variées

Les polluants dans l’atmosphère peuvent être d’origine naturelle (ils sont alors émis par la végétation, l’érosion du sol, les volcans, les océans, etc.) ou d’origine  anthropique, c'est-à-dire qu'ils sont "émis" par les activités humaines. Tous les secteurs d’activité humaine sont susceptibles d’émettre des polluants atmosphériques : les activités industrielles, le traitement des déchets et les chantiers, le transport (routier, aérien, fluvial), les activités domestiques (chauffage en particulier), l’agriculture ou encore la sylviculture.
 

Dans l'atmosphère, les polluants observés sont ceux émis directement par ces sources mais également ceux qui résultent de réactions physico-chimiques entre composants chimiques (polluants primaires et autres constituants de l’atmosphère) régies par les conditions météorologiques.

 

Le recensement des polluants source par source

Les sources de polluants, leur répartition géographique, et les quantités de polluants émises peuvent varier nettement en fonction des périodes de l’année, voire du moment de la journée. Pour les identifier et mieux les comprendre, Airparif réalise un inventaire des émissions, pour les polluants atmosphériques et pour les principaux gaz à effet de serre. Cet inventaire permet d'identifier :

  • La responsabilité des différentes sources,
  • La répartition géographique des émissions,
  • Leur évolution dans le temps.

L'inventaire des émissions est un outil précieux pour identifier les sources de polluants sur lesquelles des actions auraient le plus d'efficacité et pour tester des scenarii de réduction prenant en compte ces problématiques.
 

Air et climat

Airparif recense les émissions de polluants atmosphériques qui ont des effets sanitaires et les gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique. A noter que, dans l’air ambiant, même à des niveaux élevés de concentrations, le CO2, principal gaz à effet de serre, n’est pas associé à des impacts sanitaires et n'est donc pas un polluant de l'air. Les activités émettrices de polluants atmosphériques étant généralement aussi émettrices de gaz à effet de serre, les leviers d’action pour maîtriser ces émissions sont souvent les mêmes. Il convient cependant d’être vigilant, certaines actions ayant des effets antagonistes entre émissions de polluants atmosphériques et de polluants du "climat."


Les principales sources de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre en Île-de-France

Les sources majeures d’émissions, pour les polluants atmosphériques et pour les gaz à effet de serre, sont :

  • le secteur résidentiel (essentiellement le chauffage),
  • le transport routier,
  •  selon les spécificités locales de certains territoires, des activités telles que l’industrie, la production d’énergie, les plateformes aéroportuaires, les chantiers, l’agriculture…

Le secteur résidentiel (chauffage essentiellement) représente en 2019 :

  • 9 % des émissions d'oxydes d'azote (NOx),
  • un tiers des émissions de particules PM10 , plus de la moitié des émissions de PM2.5, (dont plus de 85 % dues au chauffage au bois),
  • un tiers des émissions de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM),
  • 30 % des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre.

Le trafic routier représente en 2019 :

  • la moitié des émissions d'oxydes d'azote,
  • 16 % des émissions de particules PM10 et PM2.5,
  • 6 % des émissions de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM),
  • plus d’un tiers des émissions directes de gaz à effet de serre,

D’autres secteurs d’activités contribuent de façon non négligeable aux émissions de certains polluants :

  •  l’industrie contribue pour 6 % aux émissions d’oxydes d'azote, 6 % aux émissions de particules PM10, 22 % aux COVNM, et 8 % aux émissions directes de gaz à effet de serre,
  • le secteur de l’énergie contribue pour 4 % aux émissions d’oxydes d'azote,  31 % aux émissions de dioxyde de soufre et 8 % aux émissions directes de gaz à effet de serre,
  • les chantiers pour 17 % des émissions de PM10,  12 % des PM2.5, et  8 % des COVNM,
  • les plateformes aéroportuaires de 11 % aux oxydes d'azote et de 9 % au dioxyde de soufre,
  • l’agriculture contribue pour 19 % aux émissions de PM10 et pour 71 % aux émissions d’ammoniac (NH3), précurseur de particules secondaires.

A l’exception de l’agriculture, ces sources engendrent des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre plus importants dans l'agglomération parisienne compte tenu de la densité de ses activités et de l'habitat, mais aussi le long des grands axes routiers.

La densité des émissions de polluants dans l'agglomération par km² est extrêmement élevée, comparée à d'autres régions, mais la quantité émise par habitant est en revanche plutôt plus faible.