​14 octobre 2023. À l'occasion de la Journée nationale de la qualité de l'air du 14 octobre, l'Agence régionale de santé Île-de-France et Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France, présentent un état des connaissances sur l'impact de la pollution de l’air sur la santé.

Un rapport publié en août 2023 par l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago (Epic) estime que la pollution aux particules fines représente actuellement « la plus grande menace externe pour la santé publique » mondiale, plus dangereuse encore que la consommation d’alcool et le tabagisme. Responsable d’une perte d’espérance de vie moyenne de 2,2 ans dans le monde (variant fortement d’un continent à l’autre), la pollution de l’air est un sujet d’attention croissante à l’échelle internationale, européenne, nationale et locale.

Pollution chronique : la face cachée de l’iceberg

La pollution chronique de l’air correspond aux périodes durant lesquelles les niveaux de pollution de l’air sont suffisamment élevés pour avoir un impact sur la santé à moyen et long terme (plusieurs années). En France, l’essentiel des impacts de la pollution de l’air sur la santé humaine est dû à cette exposition chronique. Les gaz et particules polluant l’air (oxyde d’azote, ozone de basse altitude, particules, etc.) sont d’abord nocifs pour les poumons, en entrainant une augmentation de la fréquence et de la gravité de crises d’asthme, la dégradation des fonctions pulmonaires, un risque accru de cancers et d’infections respiratoires, et l’aggravation d’affections respiratoires particulièrement invalidantes comme la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). En plus de cela, des polluants spécifiques, les particules fines et ultrafines, sont suffisamment petits pour passer la barrière de poumons et rentrer dans le sang, nuisant ainsi au bon fonctionnement d’un grand nombre d’organes et entrainant un risque accru d’AVC, de cancers, d’hypertension, mais aussi augmentant le risque de survenue des maladies d'Alzheimer et de Parkinson, de thromboses, de diabète, des naissances prématurées et une baisse de la fertilité.

Résultat : Santé publique France a estimé en 2021 que la pollution de l’air extérieure aux particules fines est à présent responsable de 40 000 décès chaque année, contre 48 000 dans les années 2010, du fait de l’amélioration de la qualité de l’air. Cette estimation s’appuie sur l’amélioration des connaissances de ces dernières années concernant l’impact de la pollution de l’air sur la santé. L’Institut de métrologie et d'évaluation de la santé (IHME) a estimé en 2020 qu’en France, 10% des diabètes de type 2, 8% des cancers de la gorge et des poumons, 7% des BPCO, 6% des AVC et 5% des infections respiratoires sont dus à ces mêmes particules fines. L’Observatoire régional de santé (ORS) et Airparif ont évalué en 2021 à 7 900 le nombre de décès prématurés dus chaque année à la pollution de l’air dans la seule région Île-de-France, soit une perte moyenne de 10 mois d’espérance de vie par adulte. Un chiffre en baisse : du fait des politiques mises en place pour améliorer la qualité de l’air dans la région, le nombre de décès dus aux seules particules fines a baissé de 40% en 10 ans, passant de 10 000 par an à 6 200.

 

Les affections liées à la pollution de l’air, Airparif Dossier : les enjeux de santé liés à la pollution de l’air

 

Épisodes de pollution : quand l’air devient sensiblement nocif

Les épisodes de pollution correspondent aux journées durant lesquelles des polluants de l’air sont présents à des niveaux tels qu’ils ont un impact a court terme sur la santé humaine (quelques heures à quelques jours), entrainant en fonction des polluants des irritations oculaires et respiratoire, des crises d’asthme, l’exacerbation de troubles cardio-vasculaires et respiratoires, et l’aggravation des symptômes allergiques.

 

Mieux savoir comment adapter ses activités lors des épisodes de pollution

Vous pouvez retrouver sur le site internet de l’Agence régionale de santé Île-de-France les recommandations à adopter lors des épisodes de pollution pour atténuer l’impact de cet épisode sur sa santé, adaptées à chacun (présence de fragilités respiratoires ou cardiovasculaires, enfants, personnes âgées) et à chaque polluant de l’air : prendre conseil auprès d'un professionnel de santé pour savoir si votre traitement médical doit être adapté le cas échéant, privilégier des sorties plus brèves et celles qui demandent le moins d'effort, etc.

 

L’ARS-IDF et Airparif s’allient pour améliorer la diffusion des recommandations sanitaires lors des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024

Les Jeux olympiques et paralympiques auront lieu en période estivale potentiellement concernée par des épisodes de pollution de l’air dont les effets peuvent être combinés à ceux des vagues de chaleur. L’Île-de-France accueillera à cette occasion de nombreuses personnes venant d’autres pays, dont une part pourrait présenter des vulnérabilités de santé pouvant être aggravées par des phénomènes climatiques et la pollution de l’air. Aussi, l’ARS-IDF et Airparif s’engagent ensemble pour améliorer la diffusion et la compréhension des recommandations sanitaires en Île-de-France vers un public international. Ce travail, qui s’appuiera notamment sur les recommandations sanitaires définies au niveau national par le Haut Conseil de santé publique, utilisera la méthode « facile à lire et à comprendre ».

Le résultat de ce travail bénéficiera à l’ensemble de la population francilienne, tout particulièrement à la population maitrisant mal l’écrit et éloignée des sources de diffusion habituelle des messages sanitaires. L’ARS souhaite ainsi développer de nouvelles formes de transmission des recommandations sanitaires et des messages de prévention pour toucher plus directement le public sensible aux effets de la pollution de l’air.