[29 janvier 2025] Pour la première fois, l’Observatoire régional de santé - Île-de-France (ORS-IDF) et Airparif évaluent le nombre de cas de maladies chroniques provoquées par l’exposition à la pollution de l’air en Île-de-France. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de cas d’AVC, d’asthme, d’infections respiratoires, de cancer du poumon, de broncho-pneumopathie chronique obstructive, d’infarctus du myocarde, d’hypertension artérielle et de diabète de type 2 pourraient être évités en abaissant fortement les concentrations de polluants de l’air, au niveau des seuils recommandés par l’OMS sur toute la région. Ces maladies chroniques entraînent des pertes économiques estimées à 2,1 milliards d’euros chaque année.

Cette étude a été conduite en collaboration avec l’Observatoire Régional de la Santé – Île-de-France et Aix-Marseille School of Economics (AMU / CNRS). Elle constitue la déclinaison régionale de l’étude menée à l’échelle nationale par Santé publique France dans le cadre du projet EMAPEC « Estimation de la morbidité due à la pollution atmosphérique et de ses impacts économiques » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui quantifie la responsabilité de la pollution de l’air dans l’apparition de maladies chroniques sur l’ensemble de la France.

Plusieurs dizaines de milliers de maladies chroniques évitables chaque année

Les conclusions de l’étude montrent qu’en Île-de-France la pollution de l’air aux particules fines (PM2,5) et au dioxyde d’azote (NO2) est encore responsable chaque année de plusieurs milliers de nouveaux cas de maladies chroniques, qui pourraient être évités en abaissant fortement les niveaux de ces polluants de l’air au niveau des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Île-de-France, les particules fines sont principalement générées par le chauffage au bois et le trafic routier, alors que le dioxyde d’azote est principalement émis par le trafic routier et le chauffage au gaz. Ainsi, selon le polluant étudié, réduire l’exposition chronique à la pollution de l’air au niveau des recommandations de l’OMS sur l’ensemble du territoire francilien permettrait d’éviter les nouveaux cas de pathologies chroniques indiqués dans l’infographie ci-dessous.
 

Cette estimation n’a pas pu prendre en compte les conséquences de l’exposition à la pollution de l’air sur d'autres maladies, notamment du système neurologique comme la démence ou les troubles du spectre autistique, du fait de l’absence ou de l’insuffisance de données sanitaires disponibles.

Plus de 2,1 milliards d’euros de pertes économiques chaque année

L’étude estime également les pertes économiques liées à ces maladies chroniques du fait de l’exposition à la pollution de l’air en Île-de-France. Ces pertes sont estimées à 2,1 milliards d’euros (eu euros 2018) chaque année, les cas d’asthme chez les enfants représentant 38% du total et les broncho-pneumopathies chroniques obstructives 28% du total. Ces pertes sont dues aux consultations, à la consommation de médicaments, aux hospitalisations, aux besoins d’accompagnement social, aux modifications majeures du domicile, aux absences au travail, aux retraites anticipées, à la baisse de la productivité au travail, à un accès à l'emploi plus difficile, et globalement à la perte de bien-être et de la qualité de vie des personnes malades et de leur famille. 

Cette évaluation concerne les coûts économiques uniquement associés aux maladies chroniques, mais n’inclut pas l’ensemble des coûts sanitaires, ni ceux liés aux décès prématurés causés par cette pollution. Elle vient donc renchérir les pertes économiques entrainées par les décès dus à la pollution de l’air en Île-de-France, à elles-seules estimées à 25,5 milliards d’euros (en euros 2018).

 

Accéder à l’étude

  • Host, Sabine et al. Maladies chroniques attribuables à la pollution de l’air en Île-de-France. Observatoire national de santé-IDF, Aix-Marseille School of Economics et Airparif (2025) [lien]