28 mai 2024. Bruitparif, l’observatoire du bruit en Île-de-France, et Airparif, association en charge de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, publient pour l’ensemble des collectivités franciliennes des cartographies de la double exposition à la pollution de l’air et à la pollution sonore. Ces cartographies, mises à disposition des collectivités et des citoyens, identifient les zones préservées de ces pollutions et qu'il convient de protéger, et celles fortement exposées où des mesures d'atténuation seraient les plus efficaces.

 

Pollution de l’air et bruit, deux enjeux majeurs de santé environnementale en Île-de-France

La coexposition air-bruit est un enjeu important pour les autorités locales qui cherchent à améliorer la santé et la qualité de vie de leurs résidents. La pollution sonore entraîne de la gêne, des perturbations du sommeil, accroît le risque de développer des maladies cardiovasculaires ou le diabète, et diminue la capacité d'apprentissage : elle est responsable d’un coût social de 43 milliards d’euros au sein de la région Île-de-France. La pollution de l’air favorise, quant à elle, le développement du diabète, de maladies cardiovasculaires, des maladies respiratoires et du cancer du poumon, entraînant une perte d'espérance de vie et une augmentation de la mortalité : elle est responsable de 7 900 décès prématurés par an en Île-de-France. Dans ce contexte, Airparif et Bruitparif ont élaboré ensemble des cartographies combinées de la pollution sonore liée aux transports (principale source de bruit dans l’environnement) et de la pollution de l'air en Île-de-France, en développant un indice de coexposition via une méthode originale.

Carte air-bruit Île-de-France

Il est possible de zoomer sur les cartes sur une plateforme dédiée

 

487 communes franciliennes particulièrement exposées aux deux pollutions

Ces cartographies inédites montrent que 487 communes (38 % des communes d’Île-de-France) ont sur leur territoire plus de la moitié de leur population exposée simultanément à une qualité de l'air dégradée et à des niveaux importants de bruit. Une grande partie de ces collectivités sont situées dans le cœur dense de l’agglomération parisienne - notamment Paris, les collectivités de petite couronne et particulièrement celles situées à proximité des aéroports. La coexposition air-bruit y est particulièrement forte à proximité (100 à 200 mètres) des grands axes routiers.

Au contraire, dans 316 collectivités, la quasi-totalité de la population est relativement épargnée et par la pollution de l’air et par les nuisances sonores, avec des concentrations de polluants de l’air et des niveaux de bruits proches des seuils recommandés par l’OMS. Il s’agit pour la plupart de communes situées au sein des départements de la grande couronne et qui ne sont pas concernées par des survols d’aéronefs à moins de 2000 mètres d’altitude.

Certaines zones sont concernées par la pollution sonore, mais peu par la pollution de l’air, notamment celles situées à proximité des voies ferrées dans la moitié sud de la région Île-de-France, ainsi que celles qui sont affectées par les survols à destination et en provenance des aéroports de Paris-Orly et de Paris-CDG et qui sont situées en dehors du cœur dense de l’agglomération parisienne.

À Paris et dans les communes limitrophes, la coexposition à la pollution de l’air et à la pollution sonore est très forte à proximité du boulevard périphérique et des grands axes routiers. Dans les grands parcs parisiens et dans certains îlots du centre-ville, les niveaux de pollution de l’air restent élevés, mais la pollution sonore liée aux transports est peu présente. La situation est légèrement meilleure dans certaines zones, telles que les bois de Vincennes et de Boulogne, ainsi que dans certains quartiers du sud-ouest de Paris.