25 juin 2020. L’Île-de-France connait depuis le 23 juin 2020 un pic de chaleur, avec des températures particulièrement élevées prévues pour les journées du 24 et 25 juin. Ces conditions météorologiques (ensoleillement important et températures élevées), combinées aux émissions de polluants atmosphériques, en particulier les composés organiques volatils (COV) et  les oxydes d’azote (NOx), sont propices à la formation d’ozone (O3) par réaction chimique dans l’atmosphère. Il est à noter que ces émissions de polluants atmosphériques sont reparties à la hausse avec le déconfinement et retrouvent des niveaux identiques à ceux avant le confinement.

De fait, les concentrations en ozone en Île-de-France augmentent progressivement depuis le 23 juin. Un dépassement du 1er des deux seuils en cas d’épisode de pollution, le seuil d’information, est prévu pour la journée du 25 juin 2020. Dans ce contexte, après consultation du comité des élus, la Préfecture de Paris a décidé de mettre en place des mesures d’urgence visant à limiter l’intensité de l’épisode, notamment la circulation différenciée. Voir le site de la Préfecture ici pour plus d’information. 

A partir de vendredi, Météo France prévoit une dégradation orageuse en provenance de l’Ouest de la France. Ces conditions météorologiques favorables à la dispersion des polluants atmosphériques devraient permettre la diminution des concentrations d’ozone. 


Formation de l’ozone dans l’atmosphère

L’ozone est un polluant secondaire, c’est-à-dire qu’il n’est pas directement émis dans l’atmosphère mais qu’il se forme par réactions photochimiques sous l’action des rayons UV du soleil à partir de polluants primaires (oxydes d’azote, composés organiques volatils) quand certaines conditions météorologiques estivales (températures élevées et rayonnement solaire important, vent faible) sont réunies. 
Ces polluants primaires, dits précurseurs de l’ozone, ont des sources diverses en Île-de-France : les oxydes d’azote (NOx) sont très majoritairement issus du trafic routier ; quant aux composés organiques volatils (COV), ils proviennent de l’industrie, de l’utilisation de peintures et de solvants (que ce soit par des professionnels ou des particuliers), du trafic routier (en particulier des deux-roues), et des végétaux (sources biogéniques). 
A ces sources d’émissions locales s’ajoutent des imports de polluants en provenance d’autres régions, voire d’autres pays. 

L’ozone, un polluant toujours problématique en Île-de-France

L’ozone est le seul polluant pour lequel les concentrations moyennes annuelles augmentent en Île-de-France (+25% sur la période 2009-2019 en situation de fond). Cette augmentation est constatée sur l’ensemble de l’hémisphère nord, et ce malgré la baisse des émissions de polluants précurseurs de l’ozone ces dernières années (environ -40% pour les NOx et les COV sur la période 2005-2017). La hausse des transferts inter-régionaux d’ozone et de ses polluants, ainsi que le rôle aggravant joué par le changement climatique (multiplication des vagues de chaleur) expliquent que les niveaux moyens d’ozone continuent à augmenter. En revanche, l’intensité de ces épisodes tend à diminuer grâces aux réglementations mises en place, en France et en Europe, pour diminuer ses précurseurs.


>> Plus d’information sur l’ozone (effets sur la santé, l’environnement et le climat ; évolution en Île-de-France ; réglementation en vigueur ; conseils pour réduire l’exposition individuelle).