15 mai 2020. Bilan au 15 mai 2020 : pour limiter la propagation du virus COVID-19, des mesures de confinement ont été mises en place par les autorités du mardi 17 mars au 11 mai 2020. Depuis la mise en place du confinement jusqu’à fin avril, les évaluations menées par Airparif de l’impact sur la pollution de l’air montrent une amélioration conséquente de la qualité de l’air pour des polluants réglementés, principalement issus du trafic comme le dioxyde d’azote (polluant local principalement émis par le trafic) de -20 % à -35 % selon les semaines et jusqu’à -50 % le long du trafic.
L’impact est moindre pour les particules (PM10 et PM2,5) avec une diminution de -7 % qui s’explique par une influence forte de conditions météorologiques défavorables et par des sources d’émissions plus nombreuses, et pas seulement locales.
Au-delà de ces polluants réglementés, l’observation des particules ultrafines (d’une taille inférieure à 100 nm, qui peuvent être aussi petites qu’une molécule d’ADN) permet d’aller plus loin dans l’analyse et met en évidence une baisse de l’ordre de -30 % pour ce type de particules, dont les émissions sont principalement liées au trafic (routier, aérien) dans les agglomérations.
Pour des polluants issus de sources diversifiées et plus influencés par les conditions météorologiques, l’impact du confinement est moins marqué que pour les oxydes d’azote le long du trafic. De fait pour les particules réglementées PM10 (dont la taille est inférieure à 10 µm, plus petites qu’une cellule), une diminution de 7 % a été observée sur la période du 17 mars au 27 avril 2020. En effet, pour ces particules, les sources sont à fois plus nombreuses (trafic, chauffages dont chauffage au bois, agriculture, chantiers, transferts de pollution, réactions chimiques dans l’atmosphère…) et les concentrations sont très sensibles aux variations météorologiques.
Pour aller plus loin, Airparif s’est penchée sur la composition de cette pollution particulaire, avec l’étude de composés non réglementés. Lors de l’épisode de pollution du 28 mars, l’analyse de la composition chimique des particules a permis de mettre en évidence l’impact important de l’agriculture. En effet, les aérosols inorganiques secondaires, dont l’agriculture contribue à la formation, représentaient 32 % en masse des particules (Cf CP d’Airparif du 21 avril 2020 en bas de page).
Toujours plus loin, et beaucoup plus petit, l’observation des particules ultrafines (PUF) dans Paris met en évidence un impact plus important du confinement sur ce type de pollution particulaire.
La comparaison directe des concentrations en particules ultrafines avant et pendant le confinement, à savoir du 16 février au 18 avril 2020 montre une diminution de 30 % des concentrations de ces particules lors du confinement. Cette baisse est encore plus importante sur la gamme des particules ultrafines les plus petites, à savoir inférieure à 20 nanomètres, avec une baisse de l’ordre de 50 % entre les deux périodes.
Comparaison des concentrations moyennes en particules ultrafines à Paris Centre avant (du 16 février au 16 mars 2020) et pendant le confinement (du 17 mars au 18 avril 2020).