11 juin 2019. Airparif mesure les métaux dans l’air sur différents sites en Île-de-France à partir de prélèvements qui sont ensuite analysés en laboratoires. Le plomb fait partie des métaux toujours suivis historiquement sur trois sites, bien que les niveaux soient désormais proches de zéro grâce à la suppression de l’essence plombée.
Sur la période du 15 au 22 avril, les sites de surveillance de Bagneaux-sur-Loing (dans un environnement industriel en Seine-et-Marne) et du 18ème arrondissement de Paris, ne mettent pas en évidence de résultats anormaux, malgré l’incendie de Notre Dame. En revanche, les mesures effectuées à Limay (Yvelines) montrent une augmentation des concentrations en plomb sur cette période, sans pour autant laisser craindre un dépassement des normes annuelles.
Moyennes hebdomadaires en plomb obtenues sur les trois sites de mesure de métaux d’Airparif
pour la période du 15 au 22 avril 2019.
Même s’ils restent très inférieurs aux normes, ces niveaux sont très atypiques pour ce site. À titre de comparaison, ils correspondent plutôt à ce que l’on observe ponctuellement sur le site industriel de Bagneaux-sur-Loing (0,091 µg/m3 en 2017), voire historiquement en moyenne sur l’année sur un site trafic dans Paris en 1999 (de 0,15 µg/m3 Place Victor Basch à Paris dans le 14ème arrondissement).
Le site de Limay, situé à environ 40 km de Paris, était bien sous le vent de l’Île de la Cité pendant l’incendie. Sans pouvoir le certifier, il est néanmoins vraisemblable que ces concentrations en Plomb soient directement liées à ce sinistre. D’autant que les profils de la station de Frémainville, en zone rurale au nord-ouest de l’Île-de-France, montrent également une légère augmentation des concentrations en particules PM10 à partir de 20h00, puis décroissance l’heure suivante pour retrouver très rapidement des niveaux de fond. Le site de Frémainville a été sous le vent de l’incendie sur les 2 premières heures, puis le vent s’est décalé légèrement, plaçant ensuite plutôt le site de Limay sous le vent du panache. Ces éléments tendent à indiquer qu’il y aurait un impact de l’incendie dans la zone de retombée du panache suite à l’incendie de notre dame, et que cette zone serait relativement éloignée de Paris.