23 février 2017. Le port de Bonneuil-sur-Marne, géré par HAROPA – Ports de Paris, constitue la 2ème plateforme multimodale francilienne. Suite aux inquiétudes formulées localement vis-à-vis d’impacts éventuels des activités portuaires sur la qualité de l’air, Airparif a engagé en 2016 en partenariat avec HAROPA – Ports de Paris une étude complète dans ce secteur. Cette étude comporte deux volets : un diagnostic des niveaux de pollution atmosphérique et une plateforme collaborative de recensement et de signalement des nuisances olfactives. Les premiers résultats sont présentés ci-dessous.
Qualité de l'air
La qualité de l’air dans la zone du port de Bonneuil a été caractérisée par la réalisation de deux campagnes de mesure en février-mars et mai-juin 2016. Ces mesures ont porté à la fois sur des polluants réglementés en raison de leurs effets sur la santé (oxydes d’azote, particules*, métaux**, hydrocarbures***, benzène****), et sur d’autres composants non réglementés susceptibles d’être présents dans l’air en lien avec les activités du port (empoussièrement).
Ces campagnes de mesures montrent que la réglementation est respectée dans la zone pour l’ensemble des polluants mesurés, mis à part pour le dioxyde d’azote le long des principaux axes routiers. Cette situation n’est pas spécifique au Port de Bonneuil-sur-Marne car c’est également le cas dans la majeure partie de l’agglomération parisienne pour un polluant produit majoritairement par le trafic routier.
Un effet des activités portuaires sur le port et les zones limitrophes a été mis en évidence pour les particules PM10, mais sans dépassement des valeurs réglementaires.
Le niveau d’empoussièrement se révèle également plus élevé au centre du port, lié à la fois aux activités de stockage de matériaux pulvérulents et de manutention, ainsi qu’au trafic routier et portuaire. En dehors de ce secteur limité, le niveau d’empoussièrement est comparable à celui de l’agglomération parisienne.
Pour certains métaux et hydrocarbures, des niveaux un peu plus élevés ont été observés localement et ponctuellement, sans qu’un lien direct ne puisse toutefois être établi avec les activités du port.
Aucun effet significatif des activités portuaires sur la qualité de l’air n’a été mis en évidence pour les autres paramètres mesurés.
Compte-tenu des concentrations de polluants observées, la mise en place d’une surveillance permanente de la qualité de l’air pour les polluants réglementés n’apparait pas nécessaire. Un suivi par des campagnes de mesure, a minima tous les 5 ans, de l’évolution des paramètres les plus élevés (empoussièrement, particules PM10 et dioxyde d’azote) pourrait être recommandé pour suivre l’impact des actions envisagées, de l’évolution éventuelle des activités portuaires et celui du prolongement de la RN406 jusqu’au port de Bonneuil
Le rapport complet de l’étude qualité de l’air est disponible sur le site d’Airparif. Lien vers Ports de Paris.
Recensement des odeurs
Le second volet de l’étude porte sur le recensement participatif de gênes liées aux odeurs via une plateforme collaborative mise à disposition du public en mai 2016 pour une durée de un an.
Cette démarche collaborative a pour objectif de connaître la fréquence et l’intensité des nuisances et d’évaluer si des corrélations peuvent être établies avec certaines activités du port, en fonction des conditions météorologiques.
De premiers résultats intermédiaires laissent penser qu’un lien entre certaines activités industrielles et les signalements d’odeurs à certaines heures pourrait être constaté à Saint-Maur-des-Fossés. En revanche, seul un nombre très limité de signalements est reporté sur les communes de Bonneuil-sur-Marne et Sucy-en-Brie. Ces résultats seront à approfondir au cours des prochains mois avec l’aide des partenaires de l’étude, de HAROPA - Ports de Paris et des riverains à l’origine des signalements sur la plateforme.
Accessible depuis un smartphone ou un ordinateur.
Le recensement et le suivi des odeurs se poursuivra jusqu’à l’été et un rapport avec l’ensemble des données et des analyses sera produit et diffusé après une année d’étude. Des résultats temporaires sont fournis sous forme de fiches odeur tous les 4 mois aux différentes parties intéressées.
*Particules : PM10, d’un diamètre inférieur à 10 microns (5 fois plus petites que le diamètre d’un cheveu) et PM2.5, d’un diamètre inférieur à 2,50 microns (20 fois plus petites que le diamètre d’un cheveu).
**Métaux : Nickel, Arsenic, Cadmium, Plomb
***Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP).
****Composés organiques volatiles : benzène, Toluène, Éthylbenzène et Xylènes (BTEX)