8 décembre 2016.
Évolutions mois par mois : octobre et novembre 2016
Au jour le jour, l’évolution de la pollution de l’air dépend de deux paramètres clés :
- la quantité de rejets polluants dans l’atmosphère, liée notamment au trafic et au chauffage pour le dioxyde d’azote et les particules à cette période de l’année dans l’agglomération parisienne.
- et les conditions météorologiques plus ou moins dispersives qui, pour une même quantité de polluants émis, peuvent soit améliorer la qualité de l’air, par exemple s’il pleut, ou au contraire la dégrader.
Variations mensuelles des niveaux de pollution dans Paris et la Petite Couronne
Variations mensuelles moyennes sur l’ensemble des stations trafic dans l’agglomération parisienne
Le graphique ci-dessous présente les évolutions, mois par mois, de la qualité de l’air le long de la circulation dans l’agglomération parisienne sur les trois dernières années :
Niveaux de pollution mensuels dus au dioxyde d'azote le long du trafic à Paris et en Petite couronne
(source : données des stations trafic d'Airparif dans cette zone)
Ces courbes mettent en évidence à la fois une variabilité d’un mois et d’une année sur l’autre. A titre d’exemple, jusqu’en novembre, en règle générale, les niveaux près du trafic étaient moins élevés en 2016, qu’en 2015 et en 2014, avec néanmoins des variations ponctuelles.
- Fin mai-début juin 2016, l’agglomération parisienne a connu une qualité de l'air dégradée, due aux effets conjugués de difficultés de circulation provoquées par les inondations et à une stabilité de l'atmosphère qui a favorisé l'accumulation des polluants près du sol. Le long des axes à forte circulation, les concentrations de polluants présentaient des niveaux élevés dans l'ensemble de l'agglomération (sans toutefois atteindre des seuils d'épisode de pollution). La situation s’est ensuite nettement améliorée fin juin, puis en juillet.
- En août, les niveaux sont traditionnellement plus bas, du fait notamment de baisses de trafic et d’activités en lien avec les congés estivaux.
- Septembre a vu une remontée importante des niveaux, mais comparable à 2014 et sans atteindre les seuils d’épisode de pollution.
- La situation s’est améliorée en octobre et novembre, avec des niveaux identiques, inférieurs à 2014 et 2015 pour octobre, et inférieurs à 2014 mais supérieurs à 2015 pour novembre.
Variations mensuelles, station par station
Ces variations très contrastée d’un mois sur l’autre se vérifient aussi station par station, comme l’illustre la carte ci-dessous. Deux stations de fond ont été mentionnées à titre de comparaison : lorsqu’une augmentation des niveaux de pollution est constatée le long de trafic, la comparaison avec les sites de fond (représentatifs de la qualité de l’air générale) indique si cette augmentation est générale ou localisée.
Niveaux mensuels de dioxyde d’azote, sur les stations trafic, à Paris et en petite couronne.
Enjeux liés à la fermeture de la Voie Georges Pompidou depuis la rentrée 2016
Les niveaux mensuels présentés ci-dessus ne montrent aucune tendance claire imputable à la seule fermeture des voies sur berge. Ces variations constatées sur le réseau de stations permanentes d’Airparif traduisent l’effet imbriqué des émissions de polluants et de la météorologie. De ce fait, elles ne peuvent être interprétées directement et uniquement par rapport aux variations de trafic induites pas la seule fermeture des Voies sur Berges.
Si toute modification notable du trafic routier interagit avec la qualité de l'air, son évaluation nécessite de déployer des moyens de surveillance spécifiques, sur une période de plusieurs mois et sur un périmètre suffisamment large pour prendre en compte l'ensemble du territoire impacté. La seule analyse mensuelle des variations des niveaux de stations de mesure, ou des points de mesure uniquement le long des quais fermés à la circulation, ne sont en aucun cas suffisant pour mener une analyse et un suivi exhaustif et pertinent, pour prendre en compte notamment les phénomènes d’évolution des comportements, comme les reports de trafic, et les variations saisonnières liées à la météorologie.
Pour cette raison et depuis le 15 novembre 2016 Airparif a mis en place une étude
spécifique pour analyser l’évolution de la qualité de l’air suite à la fermeture de cette infrastructure sur la rive droite de la Seine :
- sur un territoire suffisamment large pour prendre en compte à la fois les voies fermées à la circulation et celles potentiellement impactées par ces modifications de trafic, à Paris et en proche banlieue.
- Au total ce sont près de 80 points de mesures qui sont installés, dont un point tous les 300 mètres le long des voies sur berges.
- sur une période suffisamment longue pour prendre en compte les variations saisonnières et l’évolution des comportements des usagers.
- Deux campagnes de mesure d’un mois chacune seront mises en place : l’une à l’automne 2016 et la suivante à 6 mois d’intervalle (été 2017).
Résultats préliminaires et partiels à la moitié de la campagne hivernale – sites automatiques uniquement
La première campagne de mesure a débuté le 15 novembre. Elle s’appuie sur l’utilisation complémentaire :
- des stations du réseau d’Airparif, dont les résultats ont été présentés ci-dessus.
- complétées par des sites automatiques (stations mobiles).
- et des mesures complémentaires via des dispositifs qui nécessitent une analyse en laboratoire.
La carte ci-dessus présente les résultats des mesures par analyseurs automatiques au bout de 12 jours de campagne (du 19 novembre au 30 novembre 2016) pour le dioxyde d’azote et les particules PM10. S’agissant des dispositifs complémentaires, les analyses sont en cours en laboratoire et les résultats ne sont pas encore disponibles.
Niveaux de pollution relevés en moyenne sur les deux premières semaines de campagne de mesure hivernale
Dioxyde d’azote
Sur les quais de Seine, les concentrations en dioxyde d’azote sont comprises entre 52 et 80 µg/m³. La concentration maximale est enregistrée Quai de Gesvres, au carrefour de l’Hôtel de Ville. Sur le quai des Tuileries, les concentrations sont légèrement inférieures, de l’ordre de 50 µg/m³, et similaires aux concentrations relevées sur les Champs-Elysées.
Particules PM10
Les concentrations en particules sur les quais de Seine sont très proches de celles mesurées sur le boulevard Haussmann et Place de l’Opéra (de l’ordre de 30 µg/m³). Sur le boulevard Saint-Germain, les concentrations sont légèrement plus élevées (34 µg/m³).
Ces résultats sont des résultats préliminaires et partiels qui doivent être complétés par les deux nouvelles semaines de mesures et par les résultats des analyses laboratoires en cours. L’interprétation nécessite ensuite le croisement de la totalité de ces informations avec des données très précises de trafic, notamment pour les observations horaires des stations mobiles, ce qui ne peut être fait à ce stade. Par ailleurs, sur la deuxième partie de la campagne, l’épisode de pollution en cours impactera fortement les données.
Une présentation mensuelle des résultats sera apportée par Airparif. Toutefois, le rapport complet de la première campagne comprenant l’interprétation de l’ensemble de ces résultats sera diffusée en mars 2017, puis en septembre pour le rapport final qui inclura la deuxième campagne de mai-juin.
Présentation de l’étude :
Cette étude indépendante est cofinancée par les parties prenantes : la Mairie de Paris, la Région Île-de-France, la Métropole du Grand Paris et Airparif, avec une collaboration du Service Parisien de Santé Environnementale (SPSE).
Comme pour toutes les études de l'Observatoire, ces résultats seront rendus publics. Ils seront notamment partagés avec l'ensemble des membres de l'association (collectivités, État, acteurs économiques et associations) et présentés dans les comités de suivi mis en place par le Préfet de Police et la Ville de Paris, la Région Île-de-France et la Métropole du Grand Paris.