18 décembre 2019. La France figure parmi les pays les plus consommateurs en pesticides. L’eau et l’alimentation font l’objet d’une surveillance réglementée pour ces composés. Ce n’est pas le cas des pesticides dans l’air, compartiment sans surveillance réglementaire et sans valeur réglementaire, bien qu’ils soient reconnus comme substances d’intérêt national par le Ministère de la Transition écologique et solidaire. Pourtant, lors de leur utilisation, les substances actives présentes dans les pesticides peuvent être transférées dans l’atmosphère par le vent, l’érosion éolienne et la volatilisation. 

Les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) réalisent, depuis 2002, des mesures de pesticides dans l’air, en réponse à des problématiques locales. Elles améliorent ainsi les connaissances tout en répondant aux attentes sociétales croissantes sur le sujet.

Ouverture à l’échelle nationale des mesures en pesticides dans l’air réalisées par les AASQA

Les concentrations mesurées en pesticides dans l’air extérieur sont regroupées au sein d’une base de données pilotée par Atmo France : PhytAtmo. Elle est utilisée par des acteurs nationaux depuis 2015. Dans une volonté de faciliter l’accès des données à une échelle nationale et dans le prolongement de la mise à disposition des données réglementées, cette base est donc ouverte au public dès aujourd’hui, mercredi 18 décembre 2019.  

Elle compile les mesures en pesticides dans l’air ambiant des AASQA sur la période 2002-2017 avec 321 substances actives recherchées et 6837 prélèvements effectuées sur 176 sites-> Télécharger la base PhytAtmo

Les pesticides en Ile-de-France

Un premier état des lieux en Île-de-France a été réalisé en 2006. En l’absence d’obligation réglementaire de mesure de pesticides dans l’air, cette première étude se justifiait par la quantité de pesticides utlisiées dans la région et leur toxicité. Il en est ressorti plusieurs éléments clés :

  • présence de pesticides dans l’air aussi bien en ville qu’à la campagne ;
  • influence des périodes de traitement et du type d’usage ;
  • la présence constante de certains pesticides ;
  • la présence toujours de certains éléments interdits depuis plusieurs années, comme par exemple le lindane.

En 2013-2014, une nouvelle étude d’Airparif offre un regard actualisé sur les teneurs et la nature des pesticides dans l’air francilien, notamment après la mise en place de plusieurs évolutions réglementaires. Elle permet aussi des comparaisons sur la période printanière avec celle menée en 2006. Si les niveaux les plus importants sont relevés en zone rurale, le cœur de l’agglomération parisienne reste également concerné par la présence de nombreux composés.

171 composés ont été recherchés pour cette étude, dont 48 ont été détectés. Les herbicides et les fongicides sont les produits les plus fréquemment retrouvés dans l’air ambiant de la région. Le nombre total de composés retrouvés en ville et en zone agricole est, lui, quasiment identique avec 38 éléments contre 36 pour le site rural. Les types de composés retrouvés sur chaque site diffèrent plus nettement avec une utilisation des herbicides majoritaire en zone rurale, tandis que les insecticides/acaricides sont plus récurrents en ville. La diversité des usages de chaque milieu explique en partie ce constat.

 

Les grands enseignements restent les même, avec des éléments retrouvés à la fois en zone rurale et en zone urbaine. Le nombre de composé retrouvé dans l’air a diminué en zone rurale, mais est resté stable en zone urbaine. Une  baisse moyenne des teneurs est quant à elle visible sur les 2 sites.

La poursuite de ces travaux et l’échange avec les autres régions sont primordiaux dans la poursuite de la surveillance des pesticides dans l’air et l’évaluation de leur impact sur la santé.

Une campagne nationale exploratoire de mesure des résidus de pesticides dans l’air a été menée de juin 2018 à juin 2019. Les résultats devraient être publiés en juin 2019.

Le communiqué de la fédération - Airparif Actualités 2016 - Rapport sur les pesticides : partie 1 / partie 2.